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Construire la reprise : Yves Krattinger, président de l'IDRRIM, et Bernard Sala, président de Routes de France, prennent la parole dans La Tribune
Au-delà des filières pour lesquelles l'État agit massivement depuis le début de la crise, l'association unique entre les collectivités locales et les entreprises du bâtiment et des travaux publics dispose d'un levier indispensable pour reconstruire notre économie: l'outil de la commande publique locale. Par Bernard Sala, président de Routes de France, et Yves Krattinger, président du conseil départemental de Haute-Saône et président de l'Institut des routes, des rues et des infrastructures pour la mobilité (Idrrim).
Notre pays doit réapprendre à vivre tout en assurant la protection des siens. Nous avons tous, quel que soit notre rôle, la responsabilité d’agir. Acteurs publics, acteurs privés, acteurs sociaux et citoyens sont depuis le début de cette crise unis dans la chaîne d’actions qui s’est mise en place pour assurer l’urgence : qu’il s’agisse de santé, d’accompagnement social ou de soutien économique. Nous sommes infiniment redevables à tous ceux qui ont œuvré pour assurer la continuité des services indispensables à la vie de la Nation et des territoires, sans qui notre pays se serait dangereusement figé.
On peut saluer la mise en place des nombreux plans de continuité d’activité par les employeurs publics comme privés. Ils ont en commun d’avoir érigé la santé de leurs collaborateurs en priorité, d’avoir construit, par le dialogue, des protocoles sanitaires adaptés à la réalité de leur terrain, d’avoir partagé l’objectif d’une reprise progressive des activités.
Dans tous les territoires, les maîtres d’ouvrage publics et le tissu d’entreprises locales se sont retrouvés sur les leviers à actionner pour préserver l’emploi, maintenir l’accès aux services et retrouver le chemin de la reprise. Cette action de concert n’a rien d’extraordinaire. Elle est le fruit d’une proximité établie sur le terrain entre les collectivités locales, au premier rang desquelles les départements, et les entreprises du bâtiment et des travaux publics, qui répondent ensemble, chaque jour, aux besoins des usagers en matière d’infrastructures et de services de mobilité, d’eau et d’assainissement, de logement et d’énergie, ou encore de préservation et d’amélioration du cadre de vie.
Au-delà des filières pour lesquelles l’Etat agit massivement depuis le début de la crise, cette association unique entre les collectivités locales et les entreprises du bâtiment et des travaux publics est essentielle : elle dispose d’un levier indispensable pour reconstruire notre économie ; l’outil de la commande publique locale. Hors période de crise, les collectivités locales portent 70% de l’investissement public en France et le secteur de la construction contribue pour plus de 9% au PIB français. Les collectivités locales ont maintenu ou reconstitué leurs capacités d’investissement grâce à leur bonne gestion, et les entreprises du secteur sont prêtes à s’engager davantage dans la transition écologique et énergétique. Une action commune est donc envisageable : notre pays doit utiliser ce puissant levier pour se relever.
Relancer les entreprises localement et agir économiquement pour les territoires est possible à très court terme, en réalisant les travaux qui étaient prévus ou engagés, et en relançant les appels d’offres en prenant appui sur le savoir-faire de l’ingénierie. Cela nécessite une certaine agilité dans les interactions entre l’ensemble des acteurs : l’État, les collectivités locales et les entreprises, qui sont prêtes à présenter une grande part d’innovation dans leurs offres.
Le Département dispose d’une connaissance intime des besoins de ses territoires et coopère de longue date avec les autres collectivités : nombreux sont ceux qui ont déjà pris des initiatives de plans de relance et de soutien aux investissements des communes. D’autres mécanismes pourraient encore accélérer la reprise et l’ancrer dans la durée. Au-delà des dispositifs de soutien mis en place par l’État pour sauver les entreprises et les emplois, la capacité d’agir localement, rapidement, dans la confiance et en pleine responsabilité doit être élargie et encouragée. Des mesures pourraient être mises en place : la mise à disposition de prêts à taux zéro pour les collectivités locales, un remboursement accéléré de la TVA aux collectivités sous 3 mois pour les travaux réalisés en 2020 et 2021, l’extension de l’éligibilité à la DTER et à la DSIL de toute opération de travaux publics contribuant à la reprise, ainsi que les diagnostics de l’état des réseaux d’infrastructures routières, des voiries et des ouvrages d’art, et les missions d’ingénierie.
Nos territoires vivent de femmes et d’hommes, de collectivités et d’entreprises, qui ont en commun d’être engagés au service de l’intérêt général. Nous devons les aider à se relever pour pouvoir se dépasser à nouveau. Ensemble, ils constituent une formidable opportunité pour contribuer à la relance de l’économie, préserver durablement la cohésion sociale, et préparer collectivement notre horizon commun. C’est ce travail main dans la main, entreprises et territoires, pour l’avenir de notre pays, que nous appelons aujourd’hui de nos vœux.
Publié dans La tribune le 25 mai 2020
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